vendredi 18 juin 2010

Que la lumière soit !


C’est le doge Domenico MICHIEL (118-1130) qui instaura la première forme d’éclairage à Venise ; il eut l’idée de faire élever au coin des ruelles et en divers endroits de la ville de petits tabernacles dédiés à quelques saints.

La nuit, on allumait une chandelle qui éclairait les passants.Disséminés dans toute la ville ainsi que dans les îles de la lagune, adossés aux murs des fondamente, discrètement illuminés au détour d'une calle ombragée, témoins fleuris à l'entrée d'un campiello, pieusement accrochés au flanc d'une chiesa, les capitelli balisent des promenades au cours desquelles piété et intérêt culturel vont de pair.

Dédiés le plus souvent à la Vierge,ils abritent parfois le sacré Coeur de Jésus ou un saint vénéré pour ses bienfaits. Illuminés dans la nuit, ils servaient de repère aux "pèlerins" noctambules.


Petit clin d'oeil..

Campo Nazario Sauro

mercredi 16 juin 2010

Dans le jardin de mon enfance


Il y avait , dans le jardin de mon enfance, cet arbre si souple devant lequel je m'extasiais, sachant, parce qu'on me l'avait expliqué, que la fleur immense et magnifique allait m'offrir de quoi nourrir savoureusement bien des petites faims.

Pensez-vous donc, une fleur qui allait me donner , en plus , et cela m'intriguait " des mains de bananes" J'ignorais, bien sûr, que cet arbre n'en était pas un.. on ne nous dit pas tout..tout de suite!

Le bananier qui n'est pas un arbre mais une plante ( d'aucuns prétendraient même que c'est la plus grande herbe du monde) s'est accommodé du climat et des jardins vénitiens. Celui , ci-dessus, se trouve, dans une corte studieuse tout près de San Pantalon.....et l'autre dans Santa Croce...vous avez le numéro...:-)..642..belle promenade du jeudi...loin des pluies diluviennes dont, je l'espère, vous avez été protégées :-(



L'heure du panier


"" C'était l'heure où on voit ici et là apparaître sur la pierre de la fenêtre, et descendre lentement au bout d'une ficelle, un petit panier : il glisse doucement, hésite près d'un fil électrique, le dépasse d'un bond vif, s'écarte d'un conduit de cheminée, évite le rebord d 'une fenêtre, reprend en tâtonnant sa descente.
Là-haut, une main attentive l'accompagne. Le regard qui attend, en bas, suit la lente coulée du fil, glisse vers le ciel étincelant: ce ciel qu'on voit, me semble-t-il, plus à Venise que n'importe où ailleurs, car quoi qu'on veuille regarder par-dessus la tête des passants, il faut lever les yeux comme du fond d'un puits.
...Le panier se balance un instant, en bas, tandis que de la calle une main se tend vers lui, et qu'un visage apparaît en haut, comme tranché par le rebord de la fenêtre.On échange un mot : puis, d'un petit saut du panier, les deux mains reliées par cette ficelle frémissante se séparent.""

Liliana MAGRINI.Carnet vénitien.


Je me suis laissé dire qu'il leur arrivait, à eux aussi, d'attendre la descente du panier.
:-)

Le vert si tendre des feuillages ..



Le petit jardin de la Locanda où je loge souvent, rio Terà dei Pensieri, ouvre sur la corte Correr. Par beau temps, et c'était bien le cas, on y déjeune tranquillement, enveloppés dans ces myriades de fleurs odorantes, vivantes, offertes et en accueil !

mardi 15 juin 2010

Comme dans Charles Perrault


Dès mon premier séjour à Venise, j'étais tombée sous le charme de tous ces chats bottés, installés dans les vitrines de par la ville. Mais, le coeur a des élans que la carte Visa ignore avec entêtement! Voyage après voyage, je continuais de me poser LA question: " Vais-je cette fois clore le bec à cette carte trop sage?" Et il en fut ainsi durant quelques années. Je m'arrêtais devant chaque vitrine, pesant le pour, jaugeant le contre, jusqu'à ce qu'une ( bonne: -) année ma descendance , à bout de mes hésitations, me dise en appuyant sur chaque lettre: " Bon, cette fois c'est terminé, tu l'achètes ce chat et basta!"
J'ai eu très peur , vous pensez bien :-))) . Contrainte et forcée, j'ai cédé à ce gros coup de coeur.
Et bien m'en a pris car l'année suivante, le" chat botté avec tête en porcelaine" n'était plus à la mode...OUF, je l'avais échappé belle.
J'ai aujourd'hui un autre cas de conscience pour les séjours à venir.( Septembre) Un gros coup de coeur..( encore) ..un tableau..avec un chat..j'en ai vu de très beaux...dans la Frezzaria..


lundi 14 juin 2010

Il pleuvait sur Venise

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sur " Venise" ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur "Venise"



Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi Barbara

......

N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse

Merci Monsieur Jacques PREVERT

George SAND et la corte Minelli




Venise , 1834.

George SAND rompt avec Alfred de MUSSET
et va s'installer dans un appartement de la Cà Mezzani, ramo Minelli.


Comme par hasard, son nouvel amant, le docteur Pagello, habite l'appartement au dessus du sien.


Photos: Barocco



"""Avec Pagello, George va mener la vraie vie vénitienne. Pagello à Venise, c’est un poisson dans l’eau. À l’aise, il frétille comme une pagelle, encore plus content depuis que frétille près de lui, la sua sardella, sa sardine vive et menue, George Sand, la donna francese qu’il affuble de ce prénom comique. Elle partage son bocal, ou plutôt son logis, Ca Mezzani, Corte Minelli dans le cœur de la ville. Elle aménage l’appartement avec une habileté qu’admire Pietro. “Quand elle n’écrivait pas, elle s’occupait volontiers des travaux ménagers pour lesquels elle manifestait un goût et une adresse remarquable. Elle voulut décorer elle-même toute une pièce de son appartement : rideaux, chaises, sofa. Je ne sais ce qu’elle aurait réussi à faire de sa main. Sobria, economa, laboriosa, era prodiga per gli altri :… elle se montrait prodigue pour les autres.“"""









Dans son roman" Consuelo-La comtesse de Rudolstadt",
George SAND met en scène la corte Minelli

Venise au balcon



""Tous les balcons se couvrent de vases de fleurs, et les fleurs de Venise, nées dans une glaise tiède, écloses dans un air humide, ont une fraîcheur, une richesse de tissu et une langueur d'attitudes qui les font ressembler aux femmes de ce climat, dont la beauté est éclatante et éphémère comme la leur.




Les ronces doubles grimpent autour de tous les piliers et suspendent leurs guirlandes de petites rosaces blanches aux noires arabesques des balcons.

L'iris à l'odeur de vanille, la tulipe de Perse, si purement rayée de rouge et de blanc qu'elle semble faite de l'étoffe qui servait de costume aux anciens Vénitiens, les roses de Grèce, et des pyramides de campanules gigantesques s'entassent dans les vases dont la rampe est couverte; quelques fois un berceau de chèvrefeuille à fleurs de grenat couronne tout le balcon d'un bout à l'autre...
George SAND. Lettre d 'un voyageur.

dimanche 13 juin 2010

Le temps des cerises



Marché du Rialto

Le temps des cerises est revenu !
Cette année, les cerisiers sont particulièrement généreux.C'est le moment d'en profiter.

COMPOTE DE CERISES A LA VENITIENNE
Voir le recette ici ( clic)


Le lion gourmand


Scuola San Marco ( Castello)

"" tant de léonins macarons, d'ailleurs plus souvent railleurs et ironiques que vraiment intimidants, décorent et rythment les nobles façades des palais vénitiens. Il est bien sûr des gueules de lions parfois sévères et menaçantes, plus fréquemment encore tristes et renfrognées, gueules d'anciens combattants noircies, corrodées, usées et fendillées par les ans et la pollution.

Corte del Teatro ( San Marco) Photo de Zen.

Mais il y a aussi énormément de lions aimables et réjouis, des gourmands se pourléchant les babines. Visiblement, ils sont bien décidés à s'en mettre plein la panse.

J'en connais un splendide sur la façade de l'Ospedaletto qui semble tirer la langue rien qu'à rêver au merveilleux gueuleton qui l'attend.Le récent ravalement de l'édifice lui a fait retrouver son large sourire de bête bien nourrie.

Et je suis convaincu que les artisans vénitiens, du gothique jusqu'à la renaissance et au XVIIIe siècle, profitaient du caractère à priori peu visible de ces décorations relativement secondaires, au ras de l'eau ou au contraire en hauteur, pour libérer leur verve et s'en donner à coeur joie en sculptant des figures plus sarcastiques qu'imposantes, par exemple ces lions avec la langue pendante de la Cà Rezzonico. Ceux-là avaient le don d'énerver John RUSKIN , ennemi juré de l'architecture de la renaissance tardive et, plus encore, du baroque.

Alain BUISINE.Cènes et banquets de Venise

Centre de biologie marine.Castello.( Photo de Zen)

Corte du palazzo ODONI